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Socialisme&Liberté

12 août 2016

Le Royaume-Uni souhaite-t-il vraiment sortir de l'Union européenne ?

Depuis maintenant quelques mois, le Centre international de formation européenne (CIFE) publie une nouvelle série de documents Notes de recherches. Parmi celles-ci, nous recommandons particulièrement celle du 1er août 2016 de Sebastian Zeitzmann, qui examine plus particulièrement les différents scénarios de sortie de l'UE par le Royaume-Uni (Sebastian Zeitzmann, "Why I don't think Brexit is going to happen", Notes de recherches, n°42, 1er août 2016, disponible sur le site www.cife.eu).

Très justement, l'auteur indique que le Brexit aura à n'en pas douter un impact négatif pour l'ensemble des économies des différents Etats membres de l'Union européenne (les 27), mais plus encore pour celle du Royaume-Uni, qui verra se fermer pour elle l'accès direct au marché unique. Sébastian Zeitzmann identifie alors 4 voies possibles de sortie pour les autorités britanniques, qui sont autant de modèles de relations que certains Etats ont déjà avec l'UE : le modèle norvégien, le modèle suisse, le modèle turc ou coréen et, enfin, le modèle de l'OMC. Il analyse en détail chacun d'eux, sa praticabilité, son éventuel impact économique et, aussi, la façon dont il répond à la volonté exprimée par les citoyens du Royaume-Uni de ne pas se faire imposer de règles extérieures.

Sebastian Zeitzmann analyse enfin l'impact du referendum pour la cohésion interne du Royaume, dans ses diverses composantes nationales. Il souligne à juste titre que la date du referendum, après plusieurs mouvements électoraux ces dernières années qui signalaient une évolution du système politique britannique, sera désormais un jalon marquant une véritable rupture interne à ce système.

La marge de manoeuvre des autorités britanniques est en fait assez restreinte. Elle dépend aussi pour partie de l'attitude des 27 autres Etats membres et des institutions de l'Union.

 Pour les fédéralistes, le Brexit ne doit pas être l'occasion de tergiversations, mais au contraire un moment essentiel et fort d'affirmation pour une Union renforcée et plus fédérale dans les domaines clefs : économique, social et sécurité/défense.

 

Pierre Bonhomme, Centre d'études et de recherches fédéralistes

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13 janvier 2016

Danemark : Non à la confiscation des biens des migrants !

Après plusieurs mois de discussions et de polémiques au Danemark, le Folketing (parlement danois) examine depuis aujourd'hui, mercredi 13 janvier 2016, un projet de loi visant à la confiscation des biens des migrants. L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL)  condamne le contenu et l'objectif de ce projet qui, sous couvert de concours pour couvrir les frais en alimentation et en hébergement des migrants, est une forme de racket officiel sur des populations démunies qui demandent aide et assistance.

L'Action fédéraliste s'insurge de voir un tel projet de loi, fondamentalement contraire aux valeurs affirmées de l'Union européenne, aujourd'hui débattu au sein du parlement d'un Etat membre de l'UE. Elle s'inquiète de voir le terrible et lent poison de la xénophobie s'insinuer partout dans cet espace européen pacifié que nos mères, pères et prédécesseurs ont difficilement bâti pour en éradiquer le germe, en affirmant à l'inverse et hautement ouverture vers l'autre et nécessaire solidarité humaine.
 
L'Union européenne n'est pas un club où chaque Etat membre se comporte au gré de ses humeurs et fantaisies. Des engagements volontaires de  chacun des Etats membres y ont été pris, pour assumer, porter et promouvoir des valeurs qui avaient été gravement bafouées et niées par les régimes nazi, fascistes et totalitaires. Nous n'acceptons pas que cela puisse être remis en cause. Nous appellons les institutions de l'Union, particulièrement la Commission européenne, gardienne des textes et Traités fondateurs, à la plus grande vigilance en ce domaine.
9 juillet 2015

Suite au gâchis grec, nous voulons une direction politique de l'Europe !

 (Tribune publiée dans le HuffingtonPost le 2 juillet 2015)

C'est un immense gâchis. L'Europe laisse la Grèce partir dans un cataclysme dont nous ne connaissons pas encore les conséquences. Ni pour ce pays, ni pour le reste de l'Union européenne. Comment en avons-nous pu en arriver là ?

Depuis plusieurs années, la crise grecque rythme notre actualité alors que ce pays ne représente que 2% de la population européenne. Notre incapacité à trouver des solutions européennes à cette crise est ainsi prouvée. Il est difficile de connaître les réelles responsabilités de chacun car du fait des négociations intergouvernementales entre Européens, l'opacité est totale sur le contenu des discussions. Les seules informations sur ces négociations nous viennent des conférences de presse et des communiqués communs à la sortie de chaque Conseil ou Eurogroupe.

Ce qui est clair en revanche, c'est la montée depuis plusieurs années dans l'Union européenne des oppositions entre les pays et des égoïsmes nationaux. Nous ne devrions pourtant pas avoir à choisir entre défendre l'intérêt des citoyens grecs et celui du reste des citoyens de l'Union. Aider les Grecs, cela passe par sauver leur avenir dans la zone euro.

Au delà, il est temps de demander une véritable gouvernance politique de la zone euro.

La gouvernance actuelle a montré ses limites, il faut en tirer les conséquences. La monnaie unique est un formidable atout pour notre continent. Nos pays n'ont plus à faire face aux pressions des marchés mondiaux de manière isolée. La France n'a plus pour seule ligne économique la lutte contre l'inflation comme dans les années 80. Cela aurait dû nous mettre en position de force pour sortir rapidement de cette crise économique. Malheureusement, nos dirigeants nationaux sont en incapacité de prendre des décisions fortes pour nous sortir de cette crise. Cela nous pousse à demander un changement de gouvernance.

Nous demandons également qu'il y ait désormais un contrôle parlementaire européen de la zone euro. Que cela soit l'action de la Commission au sein de la Troïka en Grèce ou les décisions prises à la sortie des Eurogroupes, jamais cela n'a été défendu et expliqué devant les représentants directs des citoyens européens. Un contrôle parlementaire n'est pas une fin en soi mais un moyen d'apporter de la lumière aux négociations menées derrière des portes closes.

Il nous faut aussi dire que cette manière de faire l'Europe a désormais vécu. L'Union européenne reste aujourd'hui la construction politique la plus extraordinaire dans son développement démocratique et économique. Force est de constater que cette aventure incroyable n'est plus comprise par les citoyens.

Les forces populistes et anti-européennes proposent une vision différente de l'Europe. Une vision destructrice, mais elles sont les seules à exprimer une autre offre politique sur l'Europe, tandis que nous pro-européens restons frileux sur le futur politique de notre continent. Depuis trente ans, les populistes montent partout tandis que les forces pro-européennes décroissent.

Aux pro-Européens de proposer une véritable perspective, un nouveau projet pour l'Europe, avec une meilleure gouvernance politique de la zone euro comme un premier pas vers une véritable Europe politique.

Signataires chez les eurodéputés:

Jean-Marie Cavada, ALDE
Karima Delli, EELV - Les Verts
Marielle De Sarnez, Modem - ALDE
Sylvie Goulard, Modem - ALDE
Yannick Jadot, EELV - Les Verts
Gilles Pargneaux, Parti Socialiste - S&D Michèle Rivasi, EELV - Les Verts
Robert Rochefort, Modem - ALDE
Virginie Rozière, Radicaux de Gauche - S&D

Dans la société civile:

Benjamin Abtan, Président du Mouvement antiraciste européen - EGAM Yves Bertoncini, directeur de l'Institut Jacques Delors
Maurice Braud, président de l'Association Jean Monnet
Fabien Cazenave, porte-parole de l'UEF-France

Jessica Chamba, ancienne vice-présidente du MEI
Fabien Chevalier, président de Sauvons l'Europe
Yves Clément, président du Mouvement Européen-Loiret
Chloé Fabre, présidente des Jeunes Européens - France
Aude Faravelli, Les Cabris de l'Europe - 27etc.eu
Dominique Gambier, Maire de Deville les Rouen
Philippe Jurgensen, président exécutif de LECE-France
Guillaume Klossa, auteur, membre fondateur du New Pact for Europe, fondateur d'Europanova
Roselyne Lefrançois, ancienne eurodéputée, bureau du Mouvement européen International (MEI)
Martine Méheut, vice-présidente du Mouvement Européen - France
Hervé Moritz, rédacteur en chef du Taurillon.org
Cindy Pétrieux, présidente de la Fabrique, le réseau des étudiants François-Xavier Priollaud, secrétaire national de l'UDI en charge de la construction europénene
Jacques Rabier, ancien directeur de cabinet de Jean Monnet
Yvan Ricordeau, secrétaire national à la CFDT, responsable de la politique internationale et européenne
Dominika Rutkowska-Falorni, déléguée générale du Mouvement européen France

27 mai 2014

Montée des populismes, spectre de la régression démocratique

Paris, le 27 mai 2014

 

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) est consternée par les résultats des élections européennes, particulièrement en France. Incontestablement, l'action de l'Union européenne doit (re)trouver lisibilité et clarté pour nos concitoyens européens, notamment pour les Français. Et cela engage tous les républicains et démocrates de l'ensemble des Etats membres de l'UE.

Pour sa part, largement active dans la campagne européenne du PSE cherchant à promouvoir Martin Schulz à la tête de la Commission européenne, l'AFSL appelle le PSE a une réflexion interne approfondie sur la montée des populismes, du racisme et des nationalismes en Europe. Les résultats électoraux en Europe, l'absence de progression sensible des socialistes et sociaux démocrates à l'échelle du continent et cette irruption massive de mouvements que l'on pensait disparus à tout jamais exigent une action collective du PSE à la hauteur de la situation.

La France quant à elle est profondément atteinte, jusque dans sa respectabilité, par un tel vote ! Le pays de la Révolution française qui s'est toujours rêvé à la pointe des combats politiques et sociaux dans le monde, persuadé d'offrir un modèle républicain universel au monde entier, s'abîme dans le repli sur lui-même et ses petits tracas.

Le Président de la République, François Hollande, a rappelé aux Françaises et aux Français qu'il faut de la constance dans l'effort et que le repli est une thérapie bien plus dangereuse et mortifère que le mal qu'elle prétend soigner.

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) s'est créée au début des années 80, dans la dynamique joyeuse de l'élection au suffrage universel direct du Parlement européen de 1979. Trente-cinq ans plus tard, l'importance du résultat obtenu par le Front national aux élections européennes du 25 mai 2014 nous demande de repenser notre action fondamentalement. Nous le ferons.

Nous ne sommes pas abattus, mais plus déterminés que jamais.

Vive l'Europe fédérale et unie !

Vive le socialisme démocratique !

 

30 janvier 2014

La révolution ukrainienne nous concerne ! par Georges Mink, directeur de recherches émérite au CNRS (Libération, 28 janvier)

Nous avons réveillé un désir chez les Ukrainiens, désir d’être avec nous et partager nos valeurs.

 

Personne aujourd’hui ne se souvient de la phrase choquante du ministre des Relations extérieures, Claude Cheysson, en décembre 1981:«Bien entendu, nous n’allons rien faire», c’est une affaire intérieure de la Pologne.

Quelques minutes à peine après l’intervention des troupes spéciales polonaises du général Jaruzelski contre le mouvement démocratique Solidarnosc.

La réaction du peuple français ne s’est pas fait attendre avec plusieurs centaines de milliers de manifestants dans les rues arborant le badge de Solidarnosc et demandant la démission du ministre. Ce soutien n’a pas été inutile.

Quelques années plus tard, les Polonais ouvraient le chemin de la démocratie à tous les pays sous domination soviétique.

Ce qui se joue, aujourd’hui, n’est pas non plus une affaire intérieure des Ukrainiens, en tout cas pas seulement. Pas plus que ne l’ont été les crimes liberticides dans le passé.

Certes, la donne a évolué : l’Union européenne a 28 membres, dont plus d’un tiers sesouvient de la domination de la Russie soviétique, pour l’avoir«vécue».

Il est normal que certains se sentent davantage concernés par ce qui se passe en Ukraine. Mais ils ne sont plus isolés, puisque l’UE est un ensemble solidaire, un acteur régional et global dans les relations internationales. On ne peut les soupçonner, en raison de leur empathie pour le peuple ukrainien, d’être des va-t-en guerre alors qu’ils nous rappellent seulement combien nos valeurs se jouent à notre frontière, chez l’autre, et combien l’échec de l’autre nous affectera nous-mêmes.

Bien entendu, il faut se garder d’une transposition automatique de situations différentes dans leur contexte et dans leur déroulement. Mais certaines convergences frappent. Lorsque l’armée, composée exclusivement de Polonais, a étouffé le mouvement libertaire en décembre 1981, la Russie soviétique se frottait les mains. Sans coup férir, elle maintenait sous son joug une nation rebelle.

Le schéma se répète. Même si aujourd’hui, l’arme russe est le chantage économique plus que le mouvement des troupes.

Hier, on parlait du «retour en Europe», désormais tout se passe sous les drapeaux européens, à la frontière physique de l’UE. On oublie trop souvent que cette frontière est aussi axiologique. Viktor Ianoukovitch joue ses intérêts matériels à court terme au risque de l’indignité dans l’histoire. Le tout pour se maintenir au pouvoir au-delà de 2015.

Il s’imagine, peut-être, qu’une fois reconduit il pourra effacer l’infamie en reprenant le jeu européen.

En attendant, il croit pouvoir maintenir son peuple enfermé derrière une frontière imperméable, laquelle, de fait, devrait être un mur. Mais dans le monde actuel, la force d’une société civile finit par triompher. Et en Ukraine, elle est de plus en plus forte. Pour sortir de la crise, il suffirait que Ianoukovitch se soumette aux règles démocratiques.

Mais craignant de perdre les élections anticipées, il fera tout pour louvoyer. Il vient d’ailleurs de rater l’unique occasion de rester dans le jeu. Il a chaque fois un temps de retard. Il propose un compromis boiteux qui sent la trahison car sa logique est d’être en apparence réceptive aux revendications des opposants mais en avançant ses propres conditions. Comme s’il ne percevait pas la réalité. Il est probable qu’il préfère passer à l’histoire comme l’assassin des libertés, vassal du Kremlin, celui qui a le sang de son peuple sur sa conscience. Car, il montre qu’il lie son avenir à la Russie, comme celui de son voisin biélorusse, élu soi-disant démocratiquement, Loukachenko. Or, Ianoukovitch perd peu à peu le contrôle sur le pays :la moitié déjà, et pas seulement l’Ukraine occidentale, est passée sous le contrôle de la société civile.

Bientôt, il ne lui restera, avant de quitter la scène politique, qu’à négocier la grâce pour lui et son clan. Mais, il ne faut pas se tromper d’enjeu ni d’adversaire: derrière le Président qui semble être en délicatesse avec la justice, il y a le spectre d’un empire perdu. Il y a l’aventurisme du nationalisme impérial d’un autre temps.

L’Europe portera aussi une grave responsabilité si le mouvement se termine dans un bain de sang, si Ianoukovitch emporte par la répression une victoire de courte durée.

Nous avons réveillé un désir chez les Ukrainiens, désir d’être avec nous et de partager nos valeurs. Il y a un système de vases communicants, notre modèle, auquel nous croyons, doit être défendu là où les sociétés civiles l’ont choisi ou réclament le droit de choisir. A-t-on songé aux effets de notre indifférence sur les citoyens de l’UE? Ce n’est plus un découragement mou qui les guette en raison du déficit démocratique. Pourquoi croire en l’Europe et ses valeurs si l’Europe est absente, alors, ne nous étonnons pas de la mort du modèle lui-même. Nos dirigeants, empêtrés dans leurs problèmes de réélection, regardent leur nombril. Ne rien faire, c’est contribuer à tuer toute légitimité de notre projet européen. La démocratie, l’égalité et la liberté d’expression et de circulation, les droits de l’homme.

Puisqu’aujourd’hui, un sommet doit se tenir à Bruxelles entre Européens et Russes, n’est-ce pas l’occasion d’organiser une réunion entre les 28 pays membres de l’UE, avec d’autres démocraties du monde, et de prendre des décisions avec les représentants légitimes, investis par le peuple ukrainien, qui obligent Poutine et Ianoukovitch à respecter les revendications démocratiques. L’Union européenne doit montrer qu’elle existe comme un ensemble cohérent, acteur global et régional, fidèle à ses principes. Sinon, elle n’a plus beaucoup de sens.

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26 janvier 2014

Préparer efficacement les prochaines élections européennes et campagne pour une Assemblée parlementaire des Nations Unies

La 162è livraison de décembre 2013 clôt magistralement la 40è année de publication de Fédéchoses, revue trimestrielle de débat et de culture fédéraliste.

Plusieurs auteurs proches de la revue y débattent notamment de l'état de l'UE, à quelques mois maintenant des prochaines élections au Parlement européen, en particulier de la question complexe des modalités d'élection et/ou de nomination du Président de la Commission européenne depuis que le Traité de Lisbonne est devenu notre loi commune.

Le rôle historique des fédéralistes est de tenter de rendre possible, voire inéluctable, cette mutation nécessaire de l'UE à travers les prochaines élections de mai prochain. Le candidat du PSE et actuel Président du Parlement européen, Martin Schulz, s'efforce d'incarner et de rendre crédible ce scénario, en parcourant avec méthode et détermination l'Europe en tous sens.

Mais, aussi importante que soit la question démocratique, à travers notamment la sélection par élection au suffrage universel du Président de la Commission européenne, nos concitoyennes et concitoyens européens doivent aussi à l'occasion des élections de la fin mai 2014 se prononcer sur le contenu des politiques européennes. L'initiative citoyenne européenne "New deal 4 Europe", qui appelle à la mise en place d'un plan européen extraordinaire de développement durable et de création d'emplois, est une contribution positive en ce sens.

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) soutient cette proposition, par ailleurs largement soutenue et promue en Europe.

L'autre grande thématique de cette livraison de Fédéchoses est la campagne pour une Assemblée parlementaire des Nations Unies. Très justement, la revue Fédéchoses considère que le fédéralisme européen n'est pas un horizon indépassable. Le fédéralisme est un corpus théorique et politique applicable à toutes les sociétés humaines quelles qu'elles soient, y compris à l'échelle de l'humanité toute entière. Les dysfonctionnements avérés et parfois scandaleux des institutions des Nations Unies, dont la réforme est bloquée depuis des années, ne doivent pas nous faire renoncer à leur démocratisation. La campagne en cours, avec notamment un débat ce jeudi 30 janvier 2014 à 17h30 à Sciences Po (27 rue Saint Guillaume) est un jalon important de la mobilisation citoyenne mondial sur ce sujet.

On le voit, à 40 ans révolus, Fédéchoses conservent une belle jeunesse et un dynamisme certain. Soutenons et abonnons-nous plus nombreux à cette excellente publication fédéraliste de langue française !

Pierre & François Bonhomme

NB : Fédéchoses - Pour le fédéralisme, Presse fédéraliste, Maison de l'Europe et des Européens, 242 rue Du Guesclin 69003 Lyon (France) - www.pressefederaliste.eu 

 

26 avril 2011

Le printemps arabe est une opportunité pour une coopération euroméditerranéenne rénovée !

Paris, le 26 avril 2011

Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi, l'un et l'autre à la recherche d'un second souffle politique, semblent décidés chacun à montrer à leur opinion nationale combien ils ont à coeur de faire barrage aux hordes déferlantes d'immigrés qui n'ont qu'un objectif, bien sûr, se vautrer jusque dans nos maisons !

Les derniers coups de menton des deux compères concernant une (hypothétique) modification du Traité de Schengen répondent à cette urgence populiste et électoraliste. Tout cela prêterait à rire si nos peuples, fragilisés par des conditions d'emploi qui se précarisent et aliénés par des médias d'information qui ne font plus que du "people", n'étaient pas si inquiets et craintifs face aux lendemains et partant, prêts à se satisfaire de n'importe quel bouc émissaire. Aussi, tenons-nous ici, modestement mais fermement, à souligner la responsabilité personnelle de ces deux personnalités dans le développement d'un climat délétère qui n'est pas sans tristement rappeler celui des années 30.

Pour sa part, comme elle l'indiquait déjà le 16 janvier 2011, l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) considère à l'inverse qu'il faut se réjouir du printemps arabe qui fait mûrir les esprits et qui embrase les coeurs sur la rive Sud  de notre mer commune, nous pensons qu'il est l'extraordinaire occasion de rénover en profondeur une coopération euromediterranéenne et un Processus de Barcelone poussifs !

Mais cela suppose, nous le redisons solennellement comme nous l'écrivions déjà le 16 janvier, que les Européens, chacun de nous,  entendent que nous ne pourrons durablement vivre en paix et en bonne intelligence avec nos voisins de la Mer Méditerranée en les ignorant, en nous rendant librement chez eux uniquement pour utiliser les infrastructures touristiques qui y sont largement par nous installées et en leur interdisant de fait l'accès au territoire européen !

Pour être à la hauteur de l'enjeu, l'Union européenne doit prendre l'initiative de proposer à tous les Etats riverains une coopération économique et politique, l'une et l'autre dimensions indissolublement liées, qui favorise les investissements et l'ouverture progressive des marchés des uns et des autres, mais aussi la liberté d'information, de réunion et d'association, le développement de la société civile et la laïcisation des sociétés (séparation des engagements spirituels individuels des institutions et administrations publiques). Pour être viable dans la durée, cela demande que l'on facilite les déplacements, sur la base de la réciprocité, entre les pays concernés, non qu'on les restreigne en jouant sur les peurs ancestrales. Le dossier des migrations doit être traité, comme les autres, dans la clarté, avec tous les Etats concernés, au cours des rencontres initiées par l'UE dans le cadre de cette coopération euroméditerranéenne rénovée.

Concernant le Traité de Schengen, nul besoin de déroger à ses règles ou de le remettre en cause. Il faut au contraire l'approfondir, de telle sorte que l'UE, ses institutions et ses agences, aient les moyens d'apporter leur concours aux Etats membres qui, lors de situations exceptionnelles, ont besoin momentanément d'un renfort pour fournir un accueil décent.

Technorati Profile

 

15 avril 2011

BRICS, Union européenne et organisation mondiale

Le foisonnement d'images et d'informations dont nous sommes désormais tous destinataires à travers ces tuyaux que sont internet, les chaînes TV et autres stations de radiophonie ou organes d'informations est parfois l'occasion de simultanéités saisissantes qui, comme l'éclair, jettent un éclat renouvelé voire cruel sur un paysage familier.

Ainsi, les vieux pays européens se disputent et ergotent sur l'ampleur de la crise économique et financière chez eux, l'effort qu'il convient de fournir, ce qui relève de la solidarité européenne ou du seul et rude devoir national, tout en essayant - une fois encore ! - de se donner l'illusion de la puissance par quelques frappes aériennes en Libye ou en fournissant un concours discutable en Côte d'Ivoire à Alassane Ouattara, craignant cependant - comme tous les vieux ! - de s'y mettre en danger et d'y faire couler son sang.

Et pendant ce temps, sur l'ïle chinoise de Hainan, à Sanya, les autorités de la République populaire de Chine accueillent les représentants de quatre pays : Afrique du Sud, Brésil, Inde, Russie, avec à l'agenda la construction "d'un ordre politique et économique international plus juste et raisonnable", rien de moins ! C'est en effet le 1er sommet des BRICS.

Bien sûr, ces cinq pays ont des niveaux de développement très différents. Parler d'économie "émergente" pour la Russie n'est sans doute pas approprié, et la Chine est aujourd'hui objectivement la deuxième économie du monde, elle n'est donc plus émergente. L'erreur d'analyse souvent commise est d'ailleurs là : limiter le projet des BRICS à quelques aménagements dans la gouvernance économique mondiale, alors que tel n'est pas leur propos, qui demeure résolument politique : l'affirmation de leur puissance collective.

A dessein, les dirigeants des cinq Etats concernés ont tous marqué leur réserve sur l'intervention en Libye et la résolution 1973. La cible est pleinement politique, elle vise le leadership occidental dans les affaires mondiales - soit d'abord et avant tout les Etats-Unis d'Amérique- mais en portant le fer sur le maillon faible de l'alliance occidentale - soit l'Europe - là où la France suivie du Royaume-Uni ont voulu affirmer leur supériorité sans prendre le temps de parvenir à un accord au sein de l'UE.

L'Union européenne, ses institutions mais aussi tous ses Etats membres et celles et ceux qui les dirigent, apparaissent ainsi aux yeux du monde entier extraordinairement faibles, velléitaires et divisés, incapables de mener - seul ou à plusieurs - des actions politiques et militaires d'envergure, même à leurs portes, des nains politiques ; et ils aggravent cette perception par leurs gesticulations incessantes.

Pendant ce temps, le reste du monde s'organise. Les BRICS - dont le prochain sommet est déjà programmé pour l'an prochain en Inde - sont un exemple de ces rassemblements apparemment hétéroclites mais qui sont le terreau des ensembles et alliances de demain.

Les dirigeants européens, et celles et ceux qui aspirent à le devenir au sein des différents Etats membres, doivent apprendre à travailler ensemble, à distinguer les querelles issues d'hier des cohérences à construire aujourd'hui pour permettre demain. L'Union européenne est le seul cadre politique qui puisse permettre à chacun de nos Etats de recouvrer une véritable capacité d'action, encore faut-il - ensemble - décider ce qui doit être entrepris et comment !

 

16 février 2011

Bino Olivi : Disparition d'un militant et d'un historien de l'Europe

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) a appris la disparition de Bino Olivi, ancien porte-parole de la Commission européenne, militant convaincu d'une intégration européenne de caractère fédéral, devenu plus tard historien de la construction communautaire.

L'AFSL salue la mémoire de ce militant et grand commis de l'Europe. Il appartenait à cette génération de jeunes hommes qui, au lendemain du second conflit mondial, ont embrassé la cause européenne avec détermination et enthousiasme et qui, par leur énergie et leur travail, ont donné corps et substance à ce qu'est devenue aujourd'hui l'Union européenne. Outre Bino Olivi, nous avions parmi ces pionniers des amis chers. Lorsque l'un d'eux disparaît, c'est un peu du rêve sacré initial qui s'éteint, et les militants européens se sentent alors un peu plus seuls.

Conscient sans doute du caractère historiquement exceptionnel de la construction européenne à laquelle il avait directement et personnellement contribué, Bino Olivi s'était lancé, à l'automne de sa vie, dans la rédaction de la chronique de cette aventure. Cette "Europe difficile" demeure, aujourd'hui encore, la meilleure histoire de la construction communautaire aisément accessible, et où l'empathie pour le sujet et un parti pris certain ne sont pas un obstacle à la clarté rigoureuse de l'exposé.

Ainsi, en dépit du temps qui passe, Bino et tous les autres restent parmi nous, et leur exemple peut nourrir notre action d'aujourd'hui et de demain !

Technorati Profile

23 janvier 2011

Laïcité : un principe d'avenir pour la République française et l'Union européenne !

La crise économique et financière et, simultanément, l'émergence de nouvelles puissances économiques et politiques hors d'Europe provoquent chez nos concitoyens européens des inquiétudes, voire des peurs, qui les incitent au repli sur soi et sur les appartenances communautaires traditionnelles.

Les responsables politiques sont, dans la plupart de nos pays et pour le plus grand nombre d'entre eux, rarement en mesure, en capacité ou en volonté de dégager des perspectives collectives d'avenir, pour s'opposer - positivement et efficacement - à ces crispations inquiètes.

Plus, quelques démagogues (au sens littéral du terme) entendent "surfer" sur ces sentiments. Tous les populismes - de droite comme de gauche - qui fleurissent depuis quelques années en Europe se nourrissent à ce terreau.

Dans le cas français, ce populisme prend des formes particulières et évolutives dans le temps, propres à la culture politique de ce pays. Le dernier congrès du Front national (FN) a tristement fourni l'exemple de la mutation du populisme d'extrême-droite en France, la passation de pouvoir et de "leadership" entre Jean-Marie et sa fille Marine Le Pen cristallise en effet ce moment particulier d'évolution qu'il convient d'analyser avant de s'y opposer. Jean-Marie Le Pen est parvenu en son temps, au début des années 70, a agrégé plusieurs familles idéologiques de l'extrême droite précédemment concurrentes : fasciste et nostalgique de la "Révolution nationale", catholique traditionnaliste, nostalgique de l'Algérie et de l'empire colonial français, ...et à en faire avec le Front national un ensemble suffisamment cohérent pour bousculer la droite classique et partant, la vie politique française, depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui. Marine Le Pen tente aujourd'hui d'aller plus loin encore, et d'amener au Front en mutation les républicains désorientés, en se réclamant des plus belles valeurs républicaines de liberté, d'égalité et de fraternité, et de l'un des acquis essentiels de la République française : la laïcité.

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL), dont les statuts affirment explicitement qu'elle est une association "socialiste, démocratique, laïque et d'inspiration fédéraliste", condamne sans appel cette volonté fallacieuse de captation de l'héritage républicain par Marine Le Pen et l'extrême droite française. Mais il faut aller au-delà dans l'analyse et rappeler que la définition et l'affirmation de ces valeurs républicaines (liberté, égalité, fraternité) comme l'établissement de la neutralité de l'Etat vis-à-vis de toutes les croyances, fois, religions et idéologies (laïcité) se sont faits à travers des luttes et des combats difficiles contre les forces conservatrices, aristocratiques ou bourgeoises, et contre la principale religion dominante alors en France, l'église catholique et romaine. Fort justement, dans un article du quotidien Le Monde (daté du vendredi 21 janvier 2011, sans qu'il y ait malice dans cet anniversaire de régicide), Henri Pena-Ruiz revient de façon détaillée sur ces luttes et sur le leurre de la conversion républicaine et laïque du Front national. Parce qu'elle promeut les valeurs républicaines de liberté, d'égalité et de fraternité, la République française accueille et respecte les croyances, options philosophique et spirituelles ou religions de tous ses citoyens, mais elle demande à chacun de respecter et de contribuer à la neutralité de l'Etat et des administrations publiques pour garantir la liberté de chacun en ce domaine.

La Convention sur l'avenir de l'Europe, au début des années 2000, sans explicitement parler de laïcité, évoquait dans le préambule du projet de traité constitutionnel les différents héritages spirituels des peuples européens, y compris les divers courants philosophiques des Lumières. Lionel Jospin et Jacques Chirac se sont alors fortement opposés à quelques-uns des autres chefs d'Etat et de gouvernement, qui souhaitaient une mention plus exclusive et explicite de l'héritage chrétien.

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) considère que la position d'alors des Autorités françaises demeure valide et doit être défendue et promue. Nous nous opposons de ce point de vue aux diverses déclarations de Nicolas Sarkozy regrettant l'absence de mention des racines chrétiennes dans les traités européens. Il importe pour l'avenir que la République française comme l'Union européenne se cantonnent à une stricte neutralité à l'égard des religions, c'est là une nécessité pour faciliter l'intégration et la participation à la vie publique de tous nos concitoyens, y compris celles et ceux de confession musulmane. La laïcité, en France et en Europe, est un principe qu'il ne faut pas craindre d'avancer et d'expliciter, de façon certes ouverte, respectueuse de la culture politique de chacun des Etats membres, mais sans pour autant renoncer a priori. En coopération avec les associations humanistes, rationalistes ou de libres penseurs actives dans les Etats membres et en Europe, l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) entend contribuer à la promotion de la laïcité, comme condition de la liberté de culte et du dialogue des cultures.

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15 janvier 2011

Après le départ de Ben Ali, construire une coopération démocratique et égale avec tous les riverains de la Mer Méditerranée

 

Paris, le 16 janvier 2011

Le départ précipité du Président tunisien Ben Ali, dont le pouvoir apparaissait si stable que rares en France étaient celles et ceux qui se risquaient à la critique, laissera la place - nous l'espérons ! - à un développement démocratique à la mesure des espérances du peuple tunisien.

Au-delà, les derniers événements en Tunisie, mais aussi en Algérie, l'inquiétude que l'on nourrit sur les spasmes parfois violents de la société égyptienne sous la férule de son Raïs vieillissant et malade, interpellent les Autorités européennes et celles des Etats membres sur le type de relations et de voisinage qu'elles entendent mettre en place avec les différents pays riverains de la Mer Méditerranée.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en France nul ne s'attendait à un épilogue aussi rapide. Les liens patiemment construits par le pouvoir tunisien, de Bourguiba d'abord et de Ben Ali ensuite, avec l'ensemble des élites économiques et politiques françaises ont rendu la France aveugle sur la situation réelle dans ce pays. C'est particulièrement vrai à droite, mais on ne peut dire que la gauche démocratique et le mouvement syndical français aient pleinement apprécié la situation non plus.

Le développement d'un tourisme de masse de l'Europe vers la Tunisie n'a pas permis le développement de liens réels entre les peuples européens et tunisien, et les politiques européennes et de chacun des Etats membres au cours des dernières années en matière de visas temporaires pour les ressortissants des pays du Maghreb sont devenus des obstacles de fait au développement des liens directs et à la compréhension réciproque entre Européens et Maghrébins et Tunisiens.

Par ailleurs, la perspective anti-européenne qu'avaient esquissée pour la République française Nicolas Sarkozy et son conseiller Henri Guaino au début du quinquennat présidentiel, à travers le projet "d'Union pour la Méditerranée (UPM)", a démontré son inanité et est désormais renvoyée dans les poubelles de l'Histoire, et sous cette forme, c'est heureux !

Il n'en demeure pas moins que les différents Etats membres comme l'Union européenne comme entité politique, ne peuvent ni ne doivent se désintéresser de la zone, économiquement, politiquement, mais aussi tout simplement humainement, vitale pour nous tous.

Le Processus de Barcelone, lancé en 1995 sous présidence espagnole, a été une initiative importante au moment même où l'Union européenne s'ouvrait à de nouveau Etats (Autriche, Finlande, Suède) et, surtout, préparait l'adhésion des Etats d'Europe centrale et orientale. Mais l'effort collectif, des institutions de l'Union européenne comme des Etats membres, n'a pas été assez important ni constant.

Il s'agit aujourd'hui, dans la durée, que l'ensemble des Etats européens et l'Union européenne, au-delà des quelques mots d'encouragements consécutifs au départ de Ben Ali, proposent à tous les Etats riverains une coopération économique et politique, l'une et l'autre dimensions étant indissolublement liées, qui favorise les investissements et l'ouverture progressive des marchés des uns et des autres, mais aussi la liberté d'information, de réunion et d'association, le développement de la société civile, la démocratisation et la laïcisation de la société.

Un tel projet suppose la modulation de mesures prises au nom de la sécurité et de lutte contre le terrorisme dans la plupart des pays européens, en matière de visas temporaires notamment. Les Européens, chacun de nous, nous devons comprendre que nous ne pourrons durablement vivre en paix et en bonne intelligence avec nos voisins de la Mer Méditerranée en les ignorant, en nous rendant chez eux uniquement pour utiliser les infrastructures touristiques qui y sont largement par nous installée, et en leur interdisant de fait le territoire européen !

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) insiste particulièrement sur la nécessité de développer et de densifier une société civile laïque et démocratique sur l'ensemble du pourtour méditerranéen. Toutes les organisations politiques, syndicales et associatives des Etats membres de l'Union européenne doivent participer à cette tâche.

Pour sa part, l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) est disponible pour discuter de toutes ces différentes questions avec des personnalités, groupes et associations démocratiques et laïques de tous les Etats riverains de la Méditerranée, et à construire les partenariats nécessaires.

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20 décembre 2010

Après le Conseil européen des 16-17 décembre 2010 : s'opposer à "l'européicide" par le fédéralisme budgétaire pour l'Europe !

Paris, le 20 décembre 2010 

Déclaration

Le Conseil européen de Bruxelles des 16-17 décembre 2010 a pris la décision, nécessaire, de pérenniser le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilisation financière à travers un Mécanisme européen de stabilité. Ceci nécessite une modification de l'article 136 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, et les Chefs d'Etat et de gouvernement se sont accordés sur une proposition de modification.


L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) juge positive ces décisions, mais elle considère qu'elles sont insuffisantes pour répondre à la crise présente.
La crise économique et financière mondiale exige une réponse européenne à la fois plus forte et plus coordonnée.

Plus forte, car la crise frappe d'abord et surtout les plus faibles : chômeurs, retraités et salariés. La reprise d'activités et le retour de la croissance économique en Europe sont essentiels pour sauver voire créer des emplois, mais aussi pour améliorer la situation budgétaire de chacun des Etats membres et celles des différents systèmes nationaux de protection sociale.
Comme nous l'avons déjà dit et écrit, reprenant l'analyse de Lionel Jospin et de Michel Aglietta ou du PSE et de Poul Nyrup Rasmussen, une autre politique économique est non seulement possible en Europe, mais souhaitable.

Comme le rappelait justement récemment le Premier Ministre grec George Papandreou devant le Conseil du PSE réuni à Varsovie le 2 décembre 2010, c’est Keynes qui a démontré la nécessité économique de dépenses publiques pour mettre fin à la stagnation économique consécutive à la crise de 1929. Les choix arrêtés et les politiques d’austérité finalement mises en œuvre par la majorité des actuels Chefs d'Etat et de gouvernement et par les principaux  responsables des institutions européennes (Conseil et Commission) démontrent – hélas ! – que la terrible leçon de la première moitié du XXè siècle européen n’a pas été comprise et retenue par celles et ceux qui prétendent nous gouverner.

Leurs choix et leurs politiques révèlent s’il en était besoin l'ignorance économique des uns, le suivisme de la plupart, le cynisme absolu de quelques autres.

Ainsi en est-il des fameuses "euro-obligations" ou Eurobonds". Il ne s'agit en soi que d'un outil commun que les Etats de la zone euro pourraient développer ensemble, sous le couvert d'une agence européenne de la dette, afin de permettre de relancer l'activité économique dans les différents Etats, en particulier dans ceux qui, parallèlement, font un travail difficile de remise en ordre de leurs finances publiques. C'est une proposition que le PSE et ses partis membres ont lancé il y a déjà quelques temps.

Le Premier Ministre luxembourgeois et Président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker l'a récemment reprise à son compte et l'a présentée, avec le Ministre italien des Finances Giulio Tremonti, à ses partenaires du Conseil.

La mise en oeuvre d'une telle proposition suppose une véritable "fédéralisation" des politiques budgétaires encore nationales comme de chacune des politiques économiques des Etats membres. Cela répond à notre revendication d'une démarche européenne plus coordonnée et structurée, et permet de dépasser par le haut les inévitables petites querelles et rivalités chauvines.

Mais Angela Merkel et, dans son sillage, Nicolas Sarkozy se sont opposés frontalement à cette proposition, au nom de la nécessaire "responsabilisation" des Etats.

La vérité est pourtant toute autre. Déjà, le 31 mai 2009, dénonçant la posture de Merkel et Sarkozy dans la dernière ligne droite de la campagne électorale au Parlement européen de juin 2009, l'AFSL mettait en évidence le populisme de leurs propositions et le caractère intergouvernemental de leur conception de l'Union : le projet européen de Mme Merkel, de M. Sarkozy, aujourd'hui de M. Cameron, tourne le dos à celui des Pères fondateurs pour une Union européenne réduite dans ses attributions et dirigée par un directoire où quelques prétendus "grands Etats" dictent leur loi aux autres Etats membres.

Tous les actes posés au cours des derniers sommets européens concourent à ce projet : renforcement du Conseil européen et affaiblissement de la Commission européenne en présentant à nouveau Barroso à la tête de la Commission, refus de proposer à Jean-Claude Juncker la présidence du Conseil européen, refus des Eurobonds, etc...

Le soutien de Merkel et Sarkozy à la proposition de Cameron de geler jusqu'en 2020 le budget de l'Union lors du Conseil européen des 16-17 décembre 2010 est un jalon supplémentaire dans le déploiement de ce projet "européicide".

Limiter par avance et de façon arbitraire le budget de l'Union à l'heure où tous nos pays et tous nos peuples ont besoin d'investissements, d'emplois et de croissance est un cas patent de “non assistance à personnes et peuples en danger” et s'apparente ainsi à un vrai crime.

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) demande à tous les citoyens européens responsables de ne pas s'en tenir aux déclarations pro-européennes, mais d’examiner attentivement les actes des uns et des autres. Angela Merkel, Nicolas Sarkozy et David Cameron développent désormais pour l'Union européenne une politique contraire au projet fédéral des Pères fondateurs. Plutôt que de créer de nouvelles solidarités entre les peuples européens, ils instillent la méfiance et la peur de l'autre, ils affaiblissent  les institutions communautaires au profit d'une démarche intergouvernementale, ils minent par la lenteur de leur prise de décision l'acquis historique que représente l'Euro. 

Ensemble, dénonçons ce projet « européicide » et avançons vers le fédéralisme économique et budgétaire européen !

 

Technorati Pr ofile

9 décembre 2010

5è Conférence internationale sur le fédéralisme, Addis Abeba 14-16 décembre 2010

Paris, le 9 décembre 2010

Du 14 au 16 décembre 2010 se tient à Addis Abeba la 5è Conférence internationale sur le fédéralisme. Cette conférence succède donc à celle du Mont Tremblant (Canada, 1999), de Saint Gall (Suisse, 2002), de Bruxelles (Belgique, 2005), et de New Delhi (Inde, 2007).

Ces conférences internationales sont organisées par les autorités du pays hôte, en partenariat avec le Forum des fédérations, organisation créée par les autorités fédérales canadiennes et le soutien de quelques autres Etats fédéraux.

La vocation de ces conférences internationales est de permettre l'échange d'expériences et l'apprentissage mutuel entre praticiens et experts. Il ne s'agit pas tant de discuter les différentes théories du fédéralisme que de faciliter le débat sur les meilleures pratiques et les solutions envisageables à des questions, des défis ou des problèmes spécifiques rencontrés dans ou par des systèmes fédéraux, via des études de cas théoriquement étayées à partir d'exemples aussi nombreux et larges que possible.

La perspective et l'objet de ces conférences, plus pratiques que théoriques, s'inscrivent dans une démarche "hamiltonienne", institutionnelle du fédéralisme, plus que dans une approche "globale" ou "intégrale" du fédéralisme telle qu'elle s'est développée dans la filiation des travaux de Pierre Joseph Proudhon.

La conférence d'Addis Abeba a pour thématique générale "Egalité et unité dans la diversité pour le développement" déclinée en cinq thèmes : 1) Fédéralisme et processus de démocratisation ; 2) Impacts de la régionalisation et de la mondialisation sur les fédérations ; 3) Unité dans la diversité à travers le fédéralisme ; 4) Fédéralisme et prévention des conflits. Mécanismes de gestion et de résolution des conflits ; 5) Fédéralisme fiscal et développement équitable.

Pour chacun des thèmes, des documents de travail préparatoires sont disponibles pour introduire les débats. Sur trois jours, se tiendront cinq sessions de travail correspondant chacune à l'un des cinq thèmes, et lors de la dernière journée une réunion plénière permettra d'apporter des éléments de réponse, voire des propositions, présentés par celles et ceux qui auront animé les précédentes sessions thématiques.

C'est la première fois qu'une telle manifestation se déroule en Afrique, alors que le fédéralisme est vu avec réserve dans de nombreux pays africains. C'est là un symbole et une manifestation d'importance. L'Ethiopie est l'un des rares Etats africains à avoir opté pour un système fédéral au milieu des années 90, bien que plusieurs expériences fédérales ou quasi fédérales aient déjà démontré leur efficacité dans plusieurs pays africains (Nigéria, Afrique du Sud, Tanzanie,...), et nous devons rappeler qu'à l'aube des indépendances plusieurs mouvements panafricanistes se réclamaient ouvertement du fédéralisme. Joseph Ki-Zerbo demeure pour nous, en ce domaine précis, un inspirateur et un modèle.

Le centre d'études et de recherches fédéralistes (CERF) va suivre avec attention les travaux de cette conférence et il aura l'occasion au cours des prochains mois de rendre compte plus spécifiquement de certains aspects de ses débats.

 

Pierre & François Bonhomme, Centre d'études et de recherches fédéralistes

 

Centre d’études et de recherches fédéralistes

L’Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" a pris l’initiative de créer un centre de libre discussion et de débat dans une optique socialiste, démocratique et d’inspiration fédéraliste, appelé Centre d’études et de recherches fédéralistes (CERF).

Le Centre d’études et de recherches fédéralistes est ouvert à toutes et à tous, sur inscription (20, rue des Tournelles, 75004 Paris, France).

 

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7 décembre 2010

Faire face aux conséquences du changement climatique : le besoin urgent d'un accord lors du COP16 à Cancun

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) est résolument engagée auprès et avec les Nations Unies pour répondre au défi du changement climatique. Alors que le Sommet de  Cancun est en cours, l'AFSL fait sien "L'Appel de Paris" adopté par le Conseil de l'Internationale socialiste (IS) les 15-16 novembre 2010.


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APPEL DE PARIS

 

Le Conseil de l’Internationale Socialiste, se réunissant à Paris le 15 et 16 novembre 2010, réitère l’engagement social-democratique de contrer le changement climatique et sa détermination d’avancer dans la lutte contre ce phénomène mondial avec ses sérieux effets sur l’environnement et la vie humaine. Apprécie le fait que la communauté internationale, durant ces derniers mois, a placé une fois de plus au cœur de ses préoccupations la question du changement climatique, reflétant la magnitude du problème et les énormes efforts requis pour y faire face. Le changement climatique doit occuper une place permanente prioritaire sur l’agenda international;

Reconnaît que chaque jour et partout au monde, au niveau des gouvernements, des organisations internationales, des communautés scientifiques et académiques, de la société civile et des médias, la conscience de la gravité du changement climatique augmente, et il y a consensus de le considérer comme un défi mondial de première importance avec des répercussions directes sur la vie de tous les jours de centaines de millions d’êtres humains et avec des perspectives très négatives pour la planète si nous n’agissons pas maintenant. Réitère que le changement climatique nécessite un effort commun basé sur des responsabilités différenciées mais partagées. Une action décidée, opportune, ambitieuse et réaliste par les différents acteurs qui doivent joindre leurs forces dans cette cause commune pour sauver la planète et la vie sur celle-ci doit mobiliser les gens au niveau local et mondial, individuel et collectif, privé et public. Observe avec inquiétude les essais de remettre en question les évidences scientifiques solides qui prouvent l’existence, la magnitude et la gravité du problème.

Pour nous, sociaux-démocrates, le développement vert est la réponse positive pour construire un futur meilleur et une société mondiale durable. Pour nous, sociaux-démocrates, le moyen d’atteindre un développement durable implique la mise en route d’un progrès scientifique visant la réduction des émissions, la coopération internationale et le transfert des technologies, les sources alternatives d’énergie et le développement d’une énergie propre et renouvelable. De plus, pour nous, sociaux-démocrates, le développement durable est un concept qui contient une dimension éthique inévitable: être conscient de la gravité de la situation implique une action généreuse et urgente, en solidarité avec la nature, avec l’humanité et l’avenir. Pour les sociaux-démocrates une société mondiale durable doit développer une économie verte au niveau mondial, la voyant comme un système de production, de distribution et de consommation intéressée dans le bien-être de tous à long terme. L’investissement grandissant dans les technologies vertes, surtout dans le secteur de l’énergie, avec des reformes politiques visant leur promotion; une plus grande participation verte dans le produit national et mondial; la création de plus et de meilleurs emplois plus verts; la réduction des déchets issus du processus de production et également la réduction de la consommation d’énergie et de gaz, sont des initiatives encouragées par l’Internationale Socialiste.

L’Internationale Socialiste observe avec optimisme le fait qu’aujourd’hui des millions de gens assument la tâche eux-mêmes de construire un modèle de développement durable, en étant intéressé et se tenant informé, manifestant dans les rues ou à travers des réseaux informatiques, créant leur propres formes d’organisation, adoptant des changements dans leurs façons de vivre et habitudes ainsi qu’un comportement de consommateur plus restrictif. L’Internationale s’engage dans les efforts des hommes et des femmes à travers le monde et ses partis membres sont également engagés à leur donner une expression politique. Nous, les sociaux-démocrates, représentent la recherche d’une solidarité mondiale plus grande. Les programmes de nos gouvernements et les politiques publiques progressistes doivent répondre à cette tâche collective.

Le Conseil de l’Internationale Socialiste en accord avec sa préoccupation de longue date sur le changement climatique réitère son appréciation de l’oeuvre effectuée par la Commission de l’IS pour une Société Mondiale Durable. Le Conseil encourage les membres de la Commission de continuer leur œuvre et espère que leur prochaine réunion à Mexico, le 26-27 novembre, la veille du COP16, délivrera un clair message social démocratique qui sera considéré lors des négociations de Cancun. Le Conseil exprime son vœu que le COP16 avance de façon ambitieuse et réaliste tel que nous l’avons souligné si souvent en relation avec les points suivants:

1. Insister sur l’urgence d’avancer vers la conclusion d’un accord international sur le changement climatique ambitieux et réaliste en matière de changement climatique avec des compromis, objectifs et dates contraignantes afin d’avoir une clair réalisation.

2. Définir une ébauche d’une architecture internationale financière pour lutter contre le changement climatique. La matérialisation d’un fonds vert décidé à Copenhague afin d’assurer qu’en 2020 l’objectif de 100 milliards de dollars par an sera atteint, qui sera transféré aux pays en développement pour combattre le changement climatique.

3. Soutenir les propositions faites par le Secrétaire général des Nations Unies le 5 novembre 2010, dont certaines font également partie des recommandations faites par notre Commission, y inclus une taxe sur les transactions financières et sur le transport aviaire et maritime ainsi que la réorientation des subventions du fuel, entre autres;

4. Avancer dans les systèmes de compensation, de coopération financière, de la formation et du financement de mesures pour l’adaptation et l’atténuation;

5. Encourager les actions pour la réduction des émissions de déforestation et dégradation des forêts (activités REDD plus), en tant qu’expression concrète de la coopération entre les pays développés et en développement pour combattre le changement climatique.

6. Etablir des systèmes pour mesurer, rapporter et vérifier (MRV) des engagements pris et des actions entreprises pour réduire les émissions tout en contemplant des mécanismes rendant ces obligations contraignantes et de décider sur des sanctions en cas de non-respect.

7. De renforcer la coopération scientifique et technologique entre les pays développés et en développement sur les questions du changement climatique. Cet échange dans le domaine scientifique et technologique doit œuvrer pour la promotion de la recherche et de l’utilisation de technologies avancées vertes dans les pays en développement comme élément d’égalité et d’une plus grande justice dans les relations internationales;

8. Maintenir au cœur du débat les accords qui sont pris et les actions qui sont entreprises concernant les gens, prenant particulièrement soin des plus vulnérables, y inclus les migrants dû au changement climatique et des personnes déplacées, les foyers menacés, les répercussions du changement climatique sur le monde du travail et les économies des nations en développement et en relation à l’héritage mondial menacé. L’Internationale Socialiste a fait appel à toutes ces questions dans ses résolutions récentes adoptées à Budva, Saint Domingue et New York.

9. Le Conseil exprime sa confiance que l’année qui a passé depuis le COP15 a été un période fructueuse, une période pendant laquelle il a été possible d’avancer sur certaines questions qui n’ont pas été développées à Copenhague. Nous approchons Cancun avec réalisme et espoir. La communauté internationale doit se montrer à la hauteur de ses responsabilités, elle doit fournir les moyens d’agir maintenant, elle ne doit pas continuer de reporter des décisions cruciales pendant que l’environnement et les conditions de vie sur la planète se dégradent.

10. Le Conseil de l’IS est confiant que les institutions internationales, nations, peuples et forces politiques assument leurs responsabilités et qu’ils ne renient pas leur engagements envers la planète, que leurs voix ne perdent pas leur force et qu’ils ne permettent pas le fatalisme ou le conformisme de dominer.

En 1972, il y a presque quarante ans, la première grande conférence des Nations Unies sur le changement climatique a eu lieu. Vingt ans plus tard, à Rio de Janeiro, le monde a confirmé son engagement pour la diversité et son respect de la nature. Kyoto et Johannesburg résonnent dans nos mémoires comme des points de repère sur le chemin vers la construction d’un futur viable. Nous sommes maintenant à quelque pas de 2012 et de Rio+20. Aujourd’hui nous avons à notre portée de main l’opportunité de montrer notre respect pour notre planète, nos foyers et notre futur commun, ce qui veut dire en même temps que nous devons être respectueux envers nos égaux, nous-mêmes et l’avenir. De Paris, le Conseil de l’Internationale Socialiste appelle à saisir l’opportunité que représente Cancun et de remplir maintenant l’obligation envers la nature afin de faire la différence et de continuer de changer le monde."

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28 novembre 2010

Réaffirmer la solidarité européenne dans la crise. Une autre politique est possible !

Paris, le 28 novembre 2010

Les effets de la crise financière continuent de fragiliser les économies nationales européennes qui sont loin, les unes et les autres, d'être sorties des difficultés.

Les réflexes nationaux et chauvins ont - hélas !- joué à plein, et les dirigeants de chacun des pays de l'UE - particulièrement celles et ceux qui ont l'espoir fallacieux d'être à la tête des Etats les moins touchés par la crise - ont accentué leurs critiques sur la gestion des Etats membres les plus en difficulté. Pourtant, quelles que soient les critiques qui peuvent et doivent être faites sur la gestion passée de tel ou tel Etat membre, les peuples n'en sont le plus souvent guère responsables et l'heure n'est plus à la critique mais, à l'inverse, à la recherche de solutions collectives et vertueuses.

Dans cette période difficile, où les peuples ont le sentiment de payer pour l'incurie et le goût du lucre de leurs gouvernants comme de leurs élites économiques, l'Union européenne qui, par la voix de la Commission européenne devrait tracer la perspective progressiste d'une relance de l'activité en Europe, ne se fait entendre que via les Chefs d'Etat et de gouvernement et le Conseil européen pour préconiser la seule austérité pour tous en règlement des manquements de quelques-uns.

C'est à la fois moralement injuste et politiquement insoutenable pour les institutions de l'UE comme pour le gouvernement de quelques Etats membres qui, courageusement, affrontent sans en être responsables cette terrible situation.

Tout se passe comme si les dirigeants des différents pays de l'UE avaient, au plus profond d'eux-mêmes, intégré que la zone européenne est une zone économiquement et politiquement en déclin, face aux géants de l'heure (Etats-unis d'Amérique, Russie) comme face à ceux de demain (Chine, Inde, Brésil,...). Ils proposent des cures d'austérité en Europe et attendent que la reprise de l'activité économique débute dans une autre partie du monde et entraîne à nouveau la croissance dans les autres régions, y compris en Europe.

Lionel Jospin et Michel Aglietta, dans un article du quotidien Le Monde du 22 novembre 2010, expriment avec force qu'une autre politique européenne est possible, que le "déclinisme malthusien" que propose actuellement le Conseil européen est inacceptable moralement, erroné économiquement, et dangereux politiquement.

Les organisations syndicales nationales comme européennes doivent se saisir de ce débat, les partis socialistes et sociaux démocrates - dans chacun des pays européens - doivent préparer spécifiquement l'application pratique d'un tel projet à leur pays, et le prochain Conseil du Parti socialiste européen (PSE) des 2 et 3 décembre 2010 à Varsovie doit être l'amorce d'un tel débat en Europe.

La société civile européenne et les ONGs et associations multiples qui la composent doivent enfin jouer leur rôle d'entraînement, de dynamisation positive des énergies européennes, en s'appropriant les termes de ce débat, et formuler clairement des propositions européennes inte lligibles et enthousiasmantes.

La Commission européenne, parce qu'elle est selon l'esprit des pères fondateurs de l'Union la "gardienne des Traités", l'instance européenne par excellence, est directement interpellée, et la capacité de ses membres à formuler une réponse positive lui rendra sa position éminente ou elle sombrera dans les poubelles de l'histoire. Que fait-elle ? Que propose-t-elle positivement pour répondre à l'attente impatiente des peuples ?  

Le temps est venu enfin de rompre avec les équivoques : la croissance est difficile mais possible, cela suppose un autre partage des richesses produites en Europe plus favorable au salariat et l'engagement de toutes et tous !

C'est en tout cas la seule voie positive pour le progrès social, la concorde entre les peuples et l'approfondissement fédéral de l'Union européenne !

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11 octobre 2010

Disparition de Maurice Allais

Le Prix Nobel d'économie Maurice Allais est décédé samedi 9 octobre 2010.

Tout a été dit, ou presque, sur l'économiste qu'il fut. Notre propos est simplement d'indiquer combien Allais fut un personnage complexe, refusant de se laisser enfermer une fois pour toute dans une case et derrière une étiquette.

Il est à la fois, dans une période où - notamment en France - l'économie est aux mains des marxistes (entendez des philo ou crypto-soviétiques), en contact avec ceux qui fondent la Société du Mont Pélerin en 1947, matrice du néolibéralisme, tout en contribuant, simultanément, aux premières rencontres fédéralistes de l'après-guerre. Alexandre Marc, fondateur du CIFE et de L'Europe en formation, gardera le contact avec lui de cette époque. Le paradoxe de ces amitiés n'est qu'apparent : Maurice Allais fuit le conformisme intellectuel, il recherche et affirme ce qu'il pense être vérité. D'où ce caractère un peu inclassable qui le marginalise tant au sein de la communauté scientifique que dans le microcosme médiatico-politique, en France et ailleurs.

Fédéraliste, il s'oppose pourtant au Traité de Maastricht, qui crée l'Union européenne et met en place les institutions de la monnaie unique. Partisan d'ensembles économiques régionaux, il critique la mondialisation des échanges telle qu'elle se met en place par la libéralisation des échanges et l'abaissement de tous les droits de douane.

Au-delà du ton excessif et du goût de la polémique, voire de la provocation, il y a chez Maurice Allais une pensée subtile qui avance par opposition dialectique, suivant un raisonnement rigoureux. Sa compréhension des graves crises économiques et financières de 1929 tout d'abord (à l'origine de sa vocation d'économiste), plus récemment de celle de 1987, rend utile et nécessaire un examen sérieux de ses travaux.

Fédéraliste, libéral, socialiste, il y a un peu de tout cela chez Maurice Allais. Une pensée libre en tout cas, et qui à l'heure du départ mérite notre salut !

                                                                                                                                        Pierre & François Bonhomme

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10 octobre 2010

Mouvement européen (France) : une relance qui se confirme !

Au cours des dernières semaines, le Président du Mouvement européen (France) Christian Philip a confirmé sa volonté de relancer fortement l'activité du Moouvement européen (France), dont il a pris il y a quelques mois seulement la présidence.

Les représentants de l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) au Conseil national du Mouvement européen ont finalement contribué à l'élection de Christian Philip, considérant qu'après la présidence hasardeuse et confuse de Sylvie Goulard, il importait de tourner la page et de redonner à cette organisation stabilité et continuité dans l'action.

Christian Philip n'est certes pas socialiste. Incontestablement, il ne partage donc pas toutes nos valeurs et nos options philosophiques et politiques. Il n'en est pas moins un militant convaincu de l'union fédérale de l'Europe. Ses travaux académiques, son action politique passée et son engagement jamais démenti au sein de diverses associations le démontrent depuis longtemps.

Parce qu'il est un démocrate conscient que l'idée européenne ne pourra progresser en France qu'avec le concours des grandes familles politiques, il a veillé à créer les conditions d'un retour des représentants de la gauche politique au sein des instances nationales du Mouvement européen. A ce titre, l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" a accepté que son représentant Maurice Braud siège à nouveau au Bureau national du Mouvement européen (France).

Vendredi 8 octobre 2010, les associations nationales membres du Mouvement européen (France) se sont réunies pour un échange avec Christian Philip afin d'apprécier les voies d'une coopération plus étroite entre elles, mais aussi l'élargissement nécessaire du Mouvement à d'autres associations, ONGs, syndicats et autres organisations, pour que le débat sur l'Europe en France s'enrichisse de problématiques nouvelles et gagne d'autres publics. Christian Philip proposera à la prochaine réunion de ce type quelques éléments de réflexion pour avancer plus précisément en ce sens.

Samedi 9 octobre 2010, le Comité directeur du Mouvement européen (France) a adopté la proposition de Bureau national soumise par Christian Philip. Le Comité directeur a débattu aussi d'une première projection des activités à venir, avec pour premiers rendez-vous, une réunion du Bureau national le 28 octobre et une "université d'automne" à Bordeaux les 14-16 novembre 2010.

Sans préjuger de la suite, l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) souhaite que le Mouvement européen (France) devienne vraiment le creuset du débat sur l'Europe en France, et pour ce faire l'AFSL plaide pour son élargissement et l'ouverture de la coopération avec d'autres organisations que celles avec lesquelles il travaille déjà, professionnelles particulièrement.

Comme nous le disions en juin dernier, la tâche qui attend le Mouvement européen (France) comme nous mêmes est grande, alors que gagne dans l'opinion l'idée que l'Europe est au mieux une difficulté, souvent un problème, rarement une issue.

L'AFSL entend apporter sa pleine contribution à la mutation nécessaire du Mouvement européen (France) pour relever ces défis.

 

5 octobre 2010

Hommage à Claude Lefort

Paris, le 5 octobre 2010

Nous avons appris avec émotion la disparition le 3 octobre 2010 de Claude Lefort (1924-2010), dont le travail théorique recoupait et contribuait aussi à éclairer notre action politique.

Claude Lefort n'était pas, stricto sensu, un fédéraliste, et il se gardait depuis longtemps des étiquettes politiques qui enferment la richesse et la diversité de chacun(e). Pourtant, assistant de Georges Gurvitch, il connaissait l'oeuvre de Pierre Joseph Proudhon même s'il en faisait rarement mention, et son intérêt pour une sociologie qui ne renonce pas à la théorie et qui se propose d'appréhender la diversité de la société et des faits sociaux le rapprochait des préoccupations d'une certaine école sociologique française qui, de Célestin Bouglé à Pierre Ansart en passant justement par  Gurvitch, a toujours veillé à l'étude du philosophe bisontin.

Sa dénonciation du stalinisme, sa théorisation du totalitarisme et sa critique d'un marxisme réduit à la seule lecture léniniste étaient parallèles à l'action politique de celles et ceux qui, comme le premier animateur de l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) Claude-Marcel Hytte, se sont opposés avec force mais dans l'adversité au communisme dominant au sein du mouvement ouvrier.

Son travail théorique sur la démocratie, enfin, nous éclaire dans l'action tâtonnante que nous menons pour compléter la démocratie représentative par la participation active de la société civile, des associations, des syndicats et des mutuelles. La prise en compte des divergences d'intérêt, l'importance du conflit et de la diversité au sein de la société si présentes chez Lefort font écho à la tension dialectique constante dans les sociétés humaines que décèle PJ Proudhon, entre liberté et égalité, unité et diversité notamment.

Il nous faudra donc continuer d'étudier et de travailler encore sur l'oeuvre de Lefort, comme lui-même le fit toute sa vie durant sur celle de Machiavel !

Je garde pour ma part, pour avoir suivi naguère quelques séances de séminaire qu'il animait à l'Ecole des hautes études, le souvenir d'un homme respectueux, modeste, et presque timide, dans son expression orale. Une grande leçon d'humanité.

Maurice Braud

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27 juin 2010

Christian Philip élu Président du Mouvement européen (France)

Ce vendredi 25 juin 2010, le Conseil national du Mouvement européen (France) a finalement élu Christian Philip comme président, pour succéder à Mme Sylvie Goulard dont le mandat arrivait à échéance.

L'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL), association nationale membre du Mouvement européen (France), se réjouit des bonnes conditions et du climat serein qui ont caractérisé cette élection. L'AFSL note que les forces de gauche se sont collectivement manifestées au cours de ce scrutin et ont notamment contribué aux résultats encourageants obtenus au premier tour par M. Jean-Luc Sauron.

L'élection de Christian Philip doit permettre au Mouvement européen (France) de (re)prendre toute sa place, au coeur du débat sur la construction européenne, prenant en compte les différentes familles politiques tout en dépassant les clivages qu'elles cristallisent, renouant ainsi avec les présidences précédentes de Mme Idrac et de MM. François-Poncet, Bourlanges et Moscovici.

Pour sa part, l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté" (AFSL) entend contribuer positivement à cette nouvelle étape du combat pour l'union des peuples et des Etats européens. Avec les autres associations nationales membres et les militants de gauche du Mouvement européen (France), elle souhaite que le nouveau président prenne clairement ses responsabilités et mette en place rapidement un exécutif ouvert à toutes les sensibilités. 

La tâche est grande, alors que gagne dans l'opinion l'idée que l'Europe est au mieux une difficulté, souvent un problème, rarement une issue.

Pour mener à bien ce travail, le Mouvement européen (France) doit changer, élargir son recrutement à d'autres catégories et franges de la population, renouveler son discours, accepter et organiser le débat interne, pour devenir le creuset du débat sur l'Europe en France.

 

 

 

23 mai 2010

Appel du Cercle de réflexion pour l’Europe sociale et la fédération européenne des peuples (CREES)

La crise que traverse chacun de nos pays et l'Union européenne nous invite à un puissant effort d'imagination et de volonté pour chercher et trouver des issues. Dans le cadre de la Gauche européenne - Mouvement pour les Etats-Unis d'Europe, l'Action fédéraliste "Socialisme & Liberté " (AFSL) est en contact avec le Cercle de réflexion pour l'Europe sociale (CREES). Ce cercle vient de publier l'appel ci-joint. Nous le soumettons à la réflexion et au débat de nos camarades et de tous les lecteurs du blog "Socialisme & Liberté".

Pour sa part, l'AFSL publiera un document de synthèse sur la crise sociale et économique présente et sur les réponses politiques qu'elle juge nécessaire d'y apporter.

"L’Europe vient d’être condamnée par le système financier mondialisé à plusieurs années d’austérité auxquelles notre modèle social pourrait ne pas survivre. Austérité signifie en effet destruction des services publics et des services sociaux qui sont le patrimoine des plus faibles et destruction du pouvoir d’achat. Elle est condamnée pour ses déficits publics lesquels ont été creusés pour sauver ce même système financier d’un risque de faillite causé par sa lourde incompétence. L’appauvrissement durable et généralisé des populations nous est présenté comme la clef du maintien de la compétitivité de l’économie. Le FMI est invité par les responsables politiques européens à compléter sur notre continent son palmarès de destruction des tissus sociaux.

 La classe politique européenne, majoritairement de droite, s’est achetée du temps en promettant aux spéculateurs, essentiellement anglo-saxons, 750 milliards d’euro qui devront être prélevés sur le pouvoir d’achat des populations. Une course a été engagée entre les gouvernements mis face à des conditions de financement rendues hors de portée avec le maintien des valeurs européennes exprimées par le traité de l’Union : dignité humaine, liberté, démocratie, égalité. C’est une course à l’abîme de notre culture que nous impose de manière arbitraire et artificielle une minorité cynique mobilisée. L’épisode actuel ramène les pires aspects de la lutte des classes, cette fois organisée au niveau mondial. Qui veut le retour d’une société à la Dickens ?

 L’Europe qui est aujourd’hui menacée est un ensemble de valeurs issues des lumières et de l’action des progressistes des XIX è et XX è siècles. Nous pouvons être fiers de nos prédécesseurs.

C’est pourquoi il est urgent d’identifier pour les conflits actuels des réponses conformes à nos valeurs ainsi que de proposer les actions qui en découlent sur tous les fronts de l’action sociale et politique, à tous les acteurs organisés de la gauche au sein de la société civile, des syndicats, et des forces politiques.  

Les délais qui nous sont imposés sont très courts. A la fin de cette année au plus tard, la Task Force réunie par le conseil européen autour du président Van Rompuy devra remettre des propositions sur la gouvernance économique. La prochaine élection du parlement européen devra déboucher sur une majorité de gauche pour pouvoir désigner un candidat de gauche pour diriger la commission. La gauche a besoin dès aujourd’hui de clarifier ses propositions et de mettre au point des actions coordonnées en vue de ces échéances. 

Il est fait appel à coordonner et amplifier les réflexions et les actions de tous les acteurs de la gauche, à quelque niveau de responsabilité et d’organisation qu’ils se situent , autour des axes suivants .   

. Utiliser le marché intérieur comme un outil de progrès social et humain par la définition de normes réalisant un haut niveau de protection environnementale et des consommateurs.

. Mettre au point des politiques industrielles renforçant les secteurs économiques d’importance stratégique pour le maintien en Europe  des capacités productives et de services nécessaires à l’équilibre social.

Développer la recherche et l’innovation et favoriser la création d’entreprises innovantes répondant à ces normes et à ces politiques.

.Réformer le régime de propriété des entreprises ; notre capacité économique ne peut plus être soumise à l’arbitraire d’agences de notations opaques et partiales ; la viabilité de notre économie ne peut plus dépendre des jeux de bourses ; il faut favoriser l’investissement à long terme.

.Réglementer le système financier et le mettre au service de l’épargne et de la création de richesses productives ; les réglementations européennes doivent permettre un contrôle ultime de l’intérêt social du système par une chambre spécialisée de la cour de justice ; les amendements du parlement européen vis-à-vis des propositions de la commission en matière de réglementation financière doivent être utilisés comme une première étape en ce sens. 

.Compléter l’union monétaire par une union économique basée notamment sur une coordination budgétaire effective entre les Etats membres ; la surveillance budgétaire organisée par le pacte de stabilité doit intégrer un élément préventif efficace et passer du court au moyen terme ; les mesures cycliques intervenant dans le cadre du pacte doivent assurer le financement régulier d’un fonds européen de stabilisation économique.

.Coordonner au niveau européen une politique de croissance basée sur l’augmentation de la demande intérieure, à l’opposé des politiques d’exportation et de globalisation qui se font au prix de la destruction de nos structures sociales.

.Réorienter la fiscalité en faveur de l’emploi, de l’environnement et de l’innovation ; assurer la fiscalité du secteur financier de manière à ce que celui-ci ne redevienne plus une charge pour les finances publiques et soit incité à se mettre au service de l’économie.

.Mettre en place une politique européenne de l’énergie basée sur la réalisation d’un marché intérieur de l’énergie, des infrastructures organisées au niveau européen et une politique extérieure  commune en matière énergétique.

.Harmoniser vers le haut les conditions de vie  tant en matière de condition d’emploi que de sécurité sociale par le moyen de la concertation entre toutes les forces de la société civile,les organisations politiques nationales et européennes et les syndicats .

.Mettre en place une politique européenne de la culture pour promouvoir les valeurs de spiritualité et de solidarité.

.Mettre en place une politique européenne de l’éducation axée sur l’excellence, la démocratisation et l’éducation continue.

.Conforter les  institutions européennes démocratiques en confirmant le rôle central de la Commission européenne responsable devant le parlement."

 

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